Dormir Ailleurs

Dormir Ailleurs

Entre naissance et renaissances.

Un air très pur, exempt d’effluves, me caressait les narines. Sur ma droite court la perspective d’un grand mur sombre qui semble laisser passer la lumière en contradiction de toutes les lois de la physique. En son centre, une porte, un passage. Je devine une activité, des silhouettes, mais c’était comme si je n’appartenais pas à la scène. Le mur s’arrête juste derrière moi et il me paraît évident que je dois le contourner. Je m’engage et suis immédiatement pris à la gorge. Mon nez respire, mais ma gorge est obstruée. Est-ce une noyade ou une résurrection? Mes yeux s’entrouvrent en même temps que j’émets un râle. Je m’entends, je me vois, je n’ai aucune sensation. Monsieur ma Peur est assis au bord du lit; je le vois me regarder avec son air narquois. Une infirmière vient à mon chevet. « M’a-t-on entubé? », lui demandai-je. « Oui, on vous a intubé », me répondit-elle. « Comment vous sentez-vous? Avez-vous mal? »